Lettre à mes amis
Chère Papa Ours, chère Maman Ours, cher Enfant Ours,
Je me permets de vous écrire suite à ma visite impromptue et improvisée à votre domicile, au fin fond de la forêt verte, alors que vous étiez malheureusement absents. A cause de mon départ précipité, je n’ai pu revenir vers vous avec franchise et vous faire part de mon opinion quant à votre hospitalité et plus particulièrement quant à la qualité de vos soupes.
Car voyez-vous, si jai bu chacune de vos soupes, ce n’était point par pure méchanceté ou gloutonnerie. Pour dire vrai, j’étais bien affamée après toute cette marche. A la vue de vos soupes, j’ai bien eu du mal à résister à la tentation de les y goûter et ce, malgré l’odeur peu affriolante qui s’en dégageait. J’avais tellement faim, voyez-vous. Et vous-mêmes étant absents, il est donc logique que je les ai finalement bues, toutes les trois, jusqu’à la dernière goutte. Oh, je ne cherche pas à m’excuser. Vous devriez, vous, vous excuser auprès de moi. Car en soi, à y réfléchir, je vous ai rendu un très grand service.
Cette lettre ayant pour but de parler honnêtement afin d’améliorer ce qui peut l’être quant à votre hospitalité, voici donc la vérité toute crue : vos soupes étaient bien dégueulasses. J’ai cru mourir en les buvant. Mais comme vous l’avez compris, la faim me tenaillant, il m’a été impossible de m’arrêter avant la dernière goutte. Je me répète, il est vrai. Mais il est crucial que vous compreniez bien la suite des événements qui ont mené à notre rencontre malencontreuse.
Donc. Votre soupe, à faire mourir même les mauvaises herbes. Et donc, votre lit, ou plutôt, vos trois lits, afin que je puisse me rétablir rapidement. Vous voyez ? Rien alors n’avait été ma faute mais bien la vôtre. Si vous m’aviez écoutée dès le début, nous n’aurions jamais été à de telles extrêmités.
Voici donc mon conseil pour l’avenir : prenez des cours de cuisine. Tout n’en sera que meilleur. Un bol m’aurait alors suffit amplement (car très nourrissant). Et surtout, je n’aurais pas eu besoin de m’asseoir sur vos chaises et m’étendre dans vos lits. Ceci bien entendu est un conseil d’amie. Je reste votre dévouée visiteuse.
J’espère vous revoir un jour.
Très cordialement,
Boucle d’or.